mardi 29 janvier 2008

La ruta de la gasolina (la route de l'essence)






Jesus 10 ans
"j'ai besoin d'argent" "c'est pour cela qu'on entre dans le cartel".
« necessito plata »
"Por eso entra en el cartel"

Notez sa coupe de cheveux typique "para"
Corte de pelo tipico de "paras".















Jhon 10 ans
La rivière, le vendeur, pompe, le taxi vient acheter, la moto aussi".
« rio, vendedor, pimpina » « el taxi viene a comprar, la moto tambien ».













Levis 14 ans
"c'est la valve d'où on extraie l'essence avec les produits chimiques"
(j'apprend donc que ce sont des polyoducs et non des oléoducs, ils se servent aussi des produits).
« Es la boca toma de gasolina donde se saca la gasolina con los chimicos de Ecopetrol ».














Raphael 15 ans

« A veces explota ».


"Parfois ça explose".









Petro 7 ans
(Mon dessin préféré).











(la ruta express de la gasolina!)
Luisa 8 ans
"Ils ont volé de l'essence. La police, ils l'ont emmené en prison".
"Robaron gasolina. La policia, lo llevaron para la carcel »

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Cartel de la gasolina.

Puisqu'ils vont moins facilement en prison, les enfants ont longtemps servi "d'appâts" pour rameuter le client (chauffeur de taxi, de camion...). L'essence est spoliée directement depuis l'oléoduc et les clients font leur plein au bout de la "calle principal" ou ailleurs autour de la ville.
Reniflez, vous trouverez.
Pour percer le "tube", les membres du cartel emploient des méthodes très artisanales (petit marteau, mangrove et robinet agricole).
Malgré ces précautions, il arrive que ça explose car la pression est énorme.
Le tube est toujours froid malgré 40° à l'ombre. À certains endroits de la ville le tube traverse même des habitations.

J'ai retenu qu'avant, quand la guérilla contrôlait la zone (jusqu'en 1999), le négoce de l'essence volée n'était pas aussi bien "géré" qu'à présent.
Démobilisés ou pas : Ce sont les paramilitaires qui l'orchestrent à présent.
Aujourd'hui les pattes sont suffisamment graissées et les représailles si sévères que l'improbable et machiavélique rouage semble tourner.

Ces enfants ont aujourd'hui 17 à 20 ans... Ce sont les grands frères et jeunes oncles de ceux qui ont dessiné ces explicites dessins.
Ils m'ont parfois confié leurs liens avec les cartels (il y en a plusieurs, la raffinerie est extrêmement étendue)... Ils ne semblent que moyennement inquiétés par la police.

Certains ont leurs mains et leurs jambes brulées au 4ème degré par des produits dont ils badigeonnent les bidons pour neutraliser l'odeur.